Un jour dans la vie de Société de consommation

Publié le par hheleneb


Le matin, c'est le MAL, enfin, pour les gens normaux, quoi ! Et quand "matin" signifie "matinal", c'est 100 fois pire. J'ai déjà d'ailleurs touché un mot de cette haine tenace et tout à fait raisonnable et raisonnée (selon mes critères), dans un billet précédent.


Et, à votre avis, qu'est-ce que je déteste plus que le matin ? Je n'ose pas penser que vous êtes prêts à donner votre langue au chat. Enfin, qu'y a-t-il de pire qu'un matin ??? Réfléchissez, corne de buffle ! Ceux qui n'ont pas trouvé la solution de l'énigme, et bien, je les plains. Quant aux autres, ce sont sans doute des copains d'infortune qui peuvent me comprendre, alors, je les aime (presque). Nous disions donc, "qu'y a-t-il de pire qu'un matin de lever matinal" ?


Ben un lundi matin, tiens ! Sur l'échelle du Mal, le lundi matin fait exploser la machine. Déjà qu'on s'était couché le dimanche soir le coeur en bandoulière en pensant au lendemain, voilà-t-il pas que le réveil prend son rôle au sérieux et commence à drindrailler à 7 heures.


Je n'ai pas encore trouvé le truc pour retourner une vidéo. Y en a-t-il un ???


J'ai pourtant un réveil super sympa. J'ai choisi celui qui faisait le moins de bruit. Il a une forme d'oeuf et piaille comme un poussin pour faire sortir son maître des (vaps) draps. Plus discret, y'a pas. C'est donc un bon réveil, mais c'est un réveil tout de même, alors, c'est pas vraiment mon copain.


Remarquez, il y a bien pire. Quand mon fils est entré à l'école primaire, je lui ai acheté un réveil "pour enfant", à l'effigie de Doraemon, un personnage de dessin animé les plus populaires au Japon, pas encore exporté en France. Vu son âge, il n'y a pas de raisons qu'il le soit un jour... Heureux mortels, vous les Français ! Ce réveil était d'une efficacité effrayante. "Sa voix" (la voix de Doraemon dans le dessin animé) était tellement criarde et HORRIBLE, que j'en avais les cheveux qui se dressaient sur la tête. On l'entendait dans toute la maison. C'était très efficace, mais c'était l'enfer. On avait besoin après de toute la journée pour se remettre du traumatisme Doraemon. En fait, le pire n'était pas de se lever, mais l'angoise de se dire, toute la nuit, qu'on allait être réveillés par "Asa da yo ! Mada neteruno ?" (C'est le matin ! Tu dors encore ?). J'en ai encore le fracas dans les oreilles. Inutile de dire que ce magnifique objet n'a pas fait long feu dans notre Home Sweet Home et que je l'ai jeté avec une joie intense. Tout ça pour dire que mon oeuf qui piaille, il est plutôt mignon.

J'ai eu beau chercher, le modèle d'antan ne se fait plus. Mais les instruments de torture qui parlent avec la voix de Doraemon font encore recette. Au cours de mes recherches, je suis tombée sur une mauvaise vidéo de ce foutu chat (ben oui, Doraemon est un chat), et le bruit a déclenché les aboiements horrifiés de la gente canine. Exit la vidéo, je ne veux pas torturer mes quelques lecteurs...

Et puis le matin, en plus de me lever la tête dans le coton, mais l'humeur en papier de verre, je dois, guerroyer avec Sumire-la-chienne afin de protéger la portion congrue de mon petit déj' (85g de yaourt...). Ce canidé est bien mal élevé, allez-vous dire et je ne vous le fais pas dire. Seule la chaleur de la théière la fait reculer un peu, mais elle n'a pas son pareil pour, d'un coup de langue habile, faucher mon toast ou lécher mon bol de flocons d'avoine. Vous me direz que la lutte, ça réveille, et ce n'est pas faux.


Je suis alors prête pour l'instant "peinture corporelle". Ça, j'aime bien. Et puis, comme je suis habituée à me peinturlurer, ça ne me prend pas trop de temps. Heureusement, car voici venu le 3ème combat de la journée; qu'est-ce que je vais me mettre sur le poil. Comme je ne suis pas du tout organisée, je ne prépare jamais la veille les vêtements que je vais porter le lendemain. Je fais tout en improvisation. Le plus terrible, c'est aux changements de saisons. On est habitué à un style, et crac, tout d'un coup, on a tout faux. Le jean estival réservé à la canicule doit disparaître et être remplacé, mais par quoi ? Je n'ai rien à me mettre !!! Mes armoires débordent de fringues ? Mais non, ce ne sont que des trucs que je ne peux plus mettre mais garde encore en espérant qu'un jour je passerai de Sumo XL à Sumo XS. C'est pas demain la veille, mais bon, l'espoir fait vivre, dit-on... Donc, pendant que j'agonise devant des bouts de tissu qui me narguent en me serinant, "Tu ne pourras jamais m'entrer dedans, nanana, nanana, nananère !", je vois l'Homme de ma vie, qui descend, impeccablement habillé et cravaté, déjà prêt à partir.


C'est drôle, on dirait que les hommes n'ont jamais de problèmes pour s'habiller. Le temps que je me mette du mascara et Monsieur est déjà fringué et fringant. Ça m'horripile !!! C'est vrai que les mecs, ils n'ont pas besoin d'assortir leur soutif à leur top, ni de mettre des collants. Des collants !!! L'horreur absolue, presque aussi terrible que la voix de Doraemon. Après près de 5 mois (cul) jambes nues, remettre un collant relève pour moi de la gageure. Lorsque l'automne arrive, je me ruine pratiquement en collants. J'ai beau faire attention, il y a toujours une maille qui se fait la malle, une fois que la chose est enfilée de préférence, ce qui m'oblige donc à me changer illico. Je dois aussi compter avec l'aide de Sumire, très attirée par une jambe de collant qui bouge devant sa truffe et qu'elle cherche à happer d'un grand coup de dent joueur.


Une fois harnachée et belle comme un tracteur, je descends au garage où m'attend encore une épreuve, chaque jour nouvelle; la course d'obstacles. Chaussures pas
mal rangées, piles de livres en attente de logement, écroulées, porte de la voiture coincée par un éboulement de cartons (les livres s'écroulent, les cartons s'éboulent), vous dîtes, tout est possible dans le piège qu'est le garage.

La discrétion personnifiée

Moi je vous dis, le matin, c'est le Mal, et le lundi matin, c'est vraiment le plus Mal du Mal, parce que, le vendredi, tout de même, les piaillements du réveil ont presque un son joyeux.

Publié dans Vie pratique

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