Japon, société de consommation, où est ton âme ?
Je n'ai jusqu'à maintenant parlé du Japon que sous l'angle de la consommation. Mais quid de la pensée profonde, de la philosophie, de la Religion au Japon ?
Dans une certaine mesure, on peut dire que les Japonais sont un peuple très religieux. Enfin, à leur manière. Dans l'Archipel, sont présents et célébrés tous les cultes ou presque : shintoïsme, bouddhisme, christianisme (OK, islam, hindouisme, judaïsme... sont absents).
Le shintoïsme (神道) est LA religion japonaise de base. Une des plus ancienne religion du monde, c'est une religion animiste. Le lieu de culte du shitoïsme est le sanctuaire, jinja (神社) ou jingu (神宮). Les prêtres shintoïstes s'appellent des kannushi (神主).
Fuji Asama Jinja (Nagoya)
Kannushi (photo de presse)
Le bouddhisme (仏教) a été introduit de Chine et de Corée au Vème et VIème siècle. Le lieu de culte du bouddhisme est le temple, o tera (お寺 ). Les religieux bouddhiques sont des bonzes (お坊様).
Osu Kannon (Nagoya)
Banshôji (Nagoya)
Non, les bonzes japonais ne portent pas de robes couleur safran.
Un bonze mendiant sur la photo du bas (photo de presse)
Le christianisme (catholicisme) a été introduit au Japon par les Portugais (François-Xavier) au XVIème siècle.
N'ayant pas l'intention de faire de ce billet un thèse de doctorat, je ne vous donne ici que les explications fondamentales. A vous de poursuivre les recherches, si intéressés, en cliquant sur les liens ci-dessus. Mon but ici est de présenter simplement la religion dans la vie quotidienne des Japonais.
Je disais plus haut que les Japonais étaient très religieux. Bon, en réalité, je badinais. Ce que je voulais dire, c'est que les Japonais, dans leur majorité, pratiquent au cours de leur vie, les 3 religions citées précédemment : le shintoïsme, le christianisme et le bouddhisme.
Lorsqu'un enfant naît, ses parents l'emmènent au sanctuaire pour le faire "bénir" suivant le rite shintoïste. Cette cérémonie s'appelle o miyamairi (お宮参り).
(Photo de presse)
Lorsque les filles atteignent 3 et 7 ans, et les garçons 5 ans, re-petit tour au sanctuaire pour la cérémonie de shichi go san (七五三). Cette cérémonie a lieu aux alentours du 15 novembre et c'est l'occasion pour les enfants de porter un kimono.
(Photos de presse)
Pour plus de détails, voir le blog de Sophie no sekai.
Vient ensuite le temps béni du mariage, que les Japonais aiment à célébrer de diverses façons. Je ne parle ici bien sûr que de la cérémonie religieuse qui (comme en France) n'a pas de "valeur légale".
La tradition veut que l'on se marie selon le rite shintoïste, shinzen kekkon (神前結婚).
(Photos de presse)
On peut aussi se marier littéralement, "devant les hommes", jinzen kekkon (人前結婚). Pour cette cérémonie, pas de sanctuaires, ni d'église, ni de religieux, la famille et les amis seulement.
Mais la cérémonie de mariage la plus prisée est le mariage chrétien. Il ne s'agit que d'une bénédiction et non d'un sacrement et les prêtres ou pasteurs qui y participent sont souvent de "faux prêtres", choisis parmi des étrangers qui veulent arrondir leurs fins de mois. J'en connais à Nagoya, un Français et des Américains. Il paraît que célébrer des mariages paie très bien... Ces faux mariages sont célébrés dans de fausses chapelles, situées dans des halls de cérémonies pour mariage.
(Photos de presse)
Le mariage selon le rite bouddhique existe aussi, mais est peu pratiqué. Lire plus bas...
J'ai déjà assité à un mariage shintoïste et à de nombreux mariages chrétiens, mais à aucun mariage bouddhique.
Et puis, un jour, on meurt... C'est au moins la seule chose dont on est sûr qu'il nous arrivera. Les Japonais se ruent alors en masse vers les funérailles bouddhiques. En effet, pour des raisons que j'ignore (ben oui, j'ai mal préparé mon sujet), le bouddhisme au Japon est presque exclusivement réservé aux rites mortuaires. Voilà pourquoi le mariage selon le rite bouddhique a peu la cote. La cérémonie peut se dérouler soit dans la maison du défunt (s'il y a la place suffisante), soit dans une maison de cérémonies de funérailles.
(Photos de presse)
Les funérailles selon le rite shintoïste existent aussi. Je n'y ai jamais assisté.
Et quid de la présence de la religion dans la vie quotidienne ? Nulle, crois-je pouvoir dire sans trop me tromper, si on compare avec la France, où pourtant, l'influence de la religion (chrétienne) s'estompe.
Les Japonais sont cependant très superstitieux et continuent à mélanger les croyances allègrement dans leur vie de tous les jours.
Assiette contenant du sel à l'entrée d'un commerce pour chasser les mauvais esprits. On se purifie aussi avec du sel après avoir assisté à un enterrement.
(Photos de presse)
"Exorcisme" des voitures, kuruma o harai (車おはらい), effectué par un kannushi dans un sanctuaire.
Sanage jinja (Aichi)
Horscopes sacrés, o mikuji (おみくじ), tirés dans les temples et les sanctuaires et que l'on attache ensuite aux feuilles des arbres ou dans des endroits étudiés pour.
(Photo de presse)
Ema (絵馬), petites plaquettes de bois vendues dans les sanctuaires shintoïstes et sur lesquelles on écrit ses souhaits (bonne santé, réussite aux examens, réussite en amour...)
Bénédiction d'un terrain par un kannushi avant la construction d'une maison ou d'un bâtiment.
(pas de photo...)
Tanzaku (短冊), tout ce qu'il y a de profanes, de la fête de Tanabata le 7 juillet, sur lesquels on écrit ses voeux pour l'année à venir.
Diseurs de bonne aventure, uranai (占い) au coin des rues, et grand engouement pour les horoscopes en tout genres, parmi eux, l'horoscope selon le groupe sanguin.
Et dans les maisons, très souvent la présence du butsudan (仏壇), autel bouddhique renfermant l'âme des morts, et du kamidana (神棚), autel shintoïste, protecteur de la maison.
Butsudan (Photo de presse)
Kamidana (Photo de presse)
Il va sans dire qu'il existe des Japonais croyants qui font baptiser leurs enfants s'ils sont chrétiens et se marient dans de vraies églises, temples ou sanctuaires. Je pense cependant que la religion est très peu importante dans la vie quotidienne et se réduit à de la superstition. Je pense aussi que le seul vrai moment "religieux" de la vie (?!?) d'un Japonais est le deuil, pari de Pascal m'entends-tu ?
Dans une certaine mesure, on peut dire que les Japonais sont un peuple très religieux. Enfin, à leur manière. Dans l'Archipel, sont présents et célébrés tous les cultes ou presque : shintoïsme, bouddhisme, christianisme (OK, islam, hindouisme, judaïsme... sont absents).
Le shintoïsme (神道) est LA religion japonaise de base. Une des plus ancienne religion du monde, c'est une religion animiste. Le lieu de culte du shitoïsme est le sanctuaire, jinja (神社) ou jingu (神宮). Les prêtres shintoïstes s'appellent des kannushi (神主).
Fuji Asama Jinja (Nagoya)
Kannushi (photo de presse)
Le bouddhisme (仏教) a été introduit de Chine et de Corée au Vème et VIème siècle. Le lieu de culte du bouddhisme est le temple, o tera (お寺 ). Les religieux bouddhiques sont des bonzes (お坊様).
Osu Kannon (Nagoya)
Banshôji (Nagoya)
Non, les bonzes japonais ne portent pas de robes couleur safran.
Un bonze mendiant sur la photo du bas (photo de presse)
Le christianisme (catholicisme) a été introduit au Japon par les Portugais (François-Xavier) au XVIème siècle.
N'ayant pas l'intention de faire de ce billet un thèse de doctorat, je ne vous donne ici que les explications fondamentales. A vous de poursuivre les recherches, si intéressés, en cliquant sur les liens ci-dessus. Mon but ici est de présenter simplement la religion dans la vie quotidienne des Japonais.
Je disais plus haut que les Japonais étaient très religieux. Bon, en réalité, je badinais. Ce que je voulais dire, c'est que les Japonais, dans leur majorité, pratiquent au cours de leur vie, les 3 religions citées précédemment : le shintoïsme, le christianisme et le bouddhisme.
Lorsqu'un enfant naît, ses parents l'emmènent au sanctuaire pour le faire "bénir" suivant le rite shintoïste. Cette cérémonie s'appelle o miyamairi (お宮参り).
(Photo de presse)
Lorsque les filles atteignent 3 et 7 ans, et les garçons 5 ans, re-petit tour au sanctuaire pour la cérémonie de shichi go san (七五三). Cette cérémonie a lieu aux alentours du 15 novembre et c'est l'occasion pour les enfants de porter un kimono.
(Photos de presse)
Pour plus de détails, voir le blog de Sophie no sekai.
Vient ensuite le temps béni du mariage, que les Japonais aiment à célébrer de diverses façons. Je ne parle ici bien sûr que de la cérémonie religieuse qui (comme en France) n'a pas de "valeur légale".
La tradition veut que l'on se marie selon le rite shintoïste, shinzen kekkon (神前結婚).
(Photos de presse)
On peut aussi se marier littéralement, "devant les hommes", jinzen kekkon (人前結婚). Pour cette cérémonie, pas de sanctuaires, ni d'église, ni de religieux, la famille et les amis seulement.
Mais la cérémonie de mariage la plus prisée est le mariage chrétien. Il ne s'agit que d'une bénédiction et non d'un sacrement et les prêtres ou pasteurs qui y participent sont souvent de "faux prêtres", choisis parmi des étrangers qui veulent arrondir leurs fins de mois. J'en connais à Nagoya, un Français et des Américains. Il paraît que célébrer des mariages paie très bien... Ces faux mariages sont célébrés dans de fausses chapelles, situées dans des halls de cérémonies pour mariage.
(Photos de presse)
Le mariage selon le rite bouddhique existe aussi, mais est peu pratiqué. Lire plus bas...
J'ai déjà assité à un mariage shintoïste et à de nombreux mariages chrétiens, mais à aucun mariage bouddhique.
Et puis, un jour, on meurt... C'est au moins la seule chose dont on est sûr qu'il nous arrivera. Les Japonais se ruent alors en masse vers les funérailles bouddhiques. En effet, pour des raisons que j'ignore (ben oui, j'ai mal préparé mon sujet), le bouddhisme au Japon est presque exclusivement réservé aux rites mortuaires. Voilà pourquoi le mariage selon le rite bouddhique a peu la cote. La cérémonie peut se dérouler soit dans la maison du défunt (s'il y a la place suffisante), soit dans une maison de cérémonies de funérailles.
(Photos de presse)
Les funérailles selon le rite shintoïste existent aussi. Je n'y ai jamais assisté.
Et quid de la présence de la religion dans la vie quotidienne ? Nulle, crois-je pouvoir dire sans trop me tromper, si on compare avec la France, où pourtant, l'influence de la religion (chrétienne) s'estompe.
Les Japonais sont cependant très superstitieux et continuent à mélanger les croyances allègrement dans leur vie de tous les jours.
Assiette contenant du sel à l'entrée d'un commerce pour chasser les mauvais esprits. On se purifie aussi avec du sel après avoir assisté à un enterrement.
(Photos de presse)
"Exorcisme" des voitures, kuruma o harai (車おはらい), effectué par un kannushi dans un sanctuaire.
Sanage jinja (Aichi)
Horscopes sacrés, o mikuji (おみくじ), tirés dans les temples et les sanctuaires et que l'on attache ensuite aux feuilles des arbres ou dans des endroits étudiés pour.
(Photo de presse)
Ema (絵馬), petites plaquettes de bois vendues dans les sanctuaires shintoïstes et sur lesquelles on écrit ses souhaits (bonne santé, réussite aux examens, réussite en amour...)
Bénédiction d'un terrain par un kannushi avant la construction d'une maison ou d'un bâtiment.
(pas de photo...)
Tanzaku (短冊), tout ce qu'il y a de profanes, de la fête de Tanabata le 7 juillet, sur lesquels on écrit ses voeux pour l'année à venir.
Diseurs de bonne aventure, uranai (占い) au coin des rues, et grand engouement pour les horoscopes en tout genres, parmi eux, l'horoscope selon le groupe sanguin.
Et dans les maisons, très souvent la présence du butsudan (仏壇), autel bouddhique renfermant l'âme des morts, et du kamidana (神棚), autel shintoïste, protecteur de la maison.
Butsudan (Photo de presse)
Kamidana (Photo de presse)
Il va sans dire qu'il existe des Japonais croyants qui font baptiser leurs enfants s'ils sont chrétiens et se marient dans de vraies églises, temples ou sanctuaires. Je pense cependant que la religion est très peu importante dans la vie quotidienne et se réduit à de la superstition. Je pense aussi que le seul vrai moment "religieux" de la vie (?!?) d'un Japonais est le deuil, pari de Pascal m'entends-tu ?